Les artisans sont les poètes de l'agro-alimentaire. Ce sont eux qui font avancer leur monde...
Les fromagers artisans innovent, prennent des risques. Les industriels les copient. Ou les rachètent. Ces artisans sont les moteurs du développement de cette floraison de fromages, impensable il y a quelques années. Et si l'on recule un peu dans le temps...on pourrait dire que c'est grâce à la chèvre que la vache s'est réveillée. Ce sont ces poètes d'une certaine époque qui ont secouer le monde fromager en créant des fromages de lait de chèvre.
C'est pour cela que:
Si les tests sur les fromages saisis étaient positifs, la situation serait grave, plus ou moins....
Si les tests sont négatifs, la situation est grave...
De toute façon, le mal est fait. La suite? Tout dépend de la manière dont on va réagir. Nous les consommateurs. Eux, les producteurs.
Il faudrait que ce malheur ait quelque chose de bon. Par exemple, que les fromagers artisans pensent à se regrouper. Dans toute cette affaire, on n'entend pas leur voix. Se regrouper pour défendre leurs intérêts (certains l'on fait pour organiser leur mise en marché), mais aussi pour s'entraider.
On pointe du doigt les fromages au lait cru. Pourtant la confiance régnait. Tout semblait bien aller puisque, en juillet dernier, on a assouplit la règle des 60 jours. Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation déclarait "Nos artisans seront à même de mettre à profit leur savoir-faire reconnu pour créer une toute nouvelle génération de fromages au lait cru qui répondent aux goûts des consommateurs". (Le Devoir-31 juillet 2008)
Un fromager artisan ne travaille pas à la miaine dans son sous-sol! Il travaille dans un environnement de laboratoire! Il est soumis aux mêmes règles, mêmes contrôles que les industriels. Que l'on renforce les contrôles quant à la salubrité et à l'innocuité, tout le monde est d'accord. Mais qu'on le fasse intelligemment. Surtout, que l'on n'envisage pas de portionner et d'emballer les fromages comme on l'a entendu dire. Ce serait la mort du fromage. Ce serait la mort des vrais fromagers-marchands qui opèrent derrière des comptoirs.
Même si elle est partout et depuis toujours, la listeria n'est pas un monstre à mille têtes. Il doit bien y avoir des moyens simples et efficaces pour la mettre en échec. Elle craint l'eau bouillante. À la découpe, pourquoi ne pas y tremper les couteaux?
dimanche 14 septembre 2008
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1 commentaire:
C'est très bien que les artisans soient les penseurs de notre agroalimentaire. À ce titre, ce sont les leaders intellectuels de notre évolution gustative et par le fait même de notre diversité économique. Malheureusement, la société a rarement soutenu les intellectuels prétextant leur marginalité. Bien au contraire, ils ont la capacité à s'ouvrir l'esprit et de se permettent de faire les choses différemment. Le résultat? Des produits, d'une originalité et d'une qualité que nous ne pouvions pas présumer être possible il y a un quart de siècle. Bravo!
Mon questionnement dans cette crise de la listéria, n'est pas, est-ce que le consommateur reprendra confiance? Ça ne fait aucun doute, le temps se charge d'amoindrir les montagnes les plus abruptes.
Le problème est dans le côté intangible, le côté humain. Il n'y a pas de programme gouvernemental, pas de recherche, pas un support financier qui peuvent s'occuper du drame humain que ces artisans ont vécu. Leur savoir faire, leur intégrité, leur vision de l'agroalimentaire ont été ramassé à sans discernement et devant public. Certes par le MAPAQ mais également par les médias, qui ont été très alarmant, trop alarmant.
La nécessité du regroupement est une excellente solution, puisque en "gang" nous sommes toujours plus fort que individuellement. Les canaux de communication d'un groupe ont plus de force et de crédibilité.
Les artisans du monde de l'agroalimentaire, du tourisme, de l'hôtellerie et de la restauration ont tendance à travailler en silo. Croyant ainsi arriver premier au fil d'arrivée. C'est une erreur! une des raisons de la force de la restauration rapide et des industriels c'est le regroupement. Prenons en note!
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