mardi 24 février 2009

Défendre le fromage au lait cru. Pourquoi?

Le convivium Slow Food Les Montérégiennes était invité, en fin de semaine dernière, par le Festival Montréal en Lumièe pour tenir un petit marché au sein du grand marché Jean Talon. Une dizaine de producteurs de la Montérégie ont accueilli des consommateurs curieux de les rencontrer pour se renseigner sur bien des points où ils ont des interrogations.
Parallèlement à ce marché, une série de démonstrations culinaires et de petites conférences étaient présentées. La défense des fromages au lait cru faisait partie des sujets traités.
On connait, quelques fois bien, souvent mal, la situation des fromagers artisans depuis l'automne dernier, suite aux rebondissements causés par "l'épisode listériose". Instinctivement, quand on est consommateur et amateur de bons fromages, on veut acheter des fromages, en particulier au lait cru, pour aider les fromageries artisanales. En le faisant, on fait beaucoup plus que cela.
Léa Lehmann, fromagère, explique que ce geste a des répercussions encore plus importantes. En soutenant les artisans fromagers, on soutient tous les artisans, de toutes les régions, tous ceux qui travaillent depuis des années, partout au Québec, pour produire des fromages, des viandes, des fruits, des légumes, des miels qui sortent de l'ordinaire et qui créé une richesse que l'on ne soupçonne souvent pas. On veut de la diversité, on veut protéger la biodiversité. Si les fromageries artisanales disparaissent ce sera comme un jeu de dominos. on ne parlera plus de produits de niche, de produits diversifiés, encore moins de produits du terroir, encore moins de produits d'appellations. Et le paysage changera. Un artisan vit de sa région et il fait vivre sa région.
Mais il semble que tout ne soit pas perdu. Même si le nombre de fromageries qui transforment le lait cru ait diminé de moitié depuis l'automne dernier. les fromagers-artisans et les fromagers-marchands se sont regroupés. Ils ont des arguments solides à faire valoir pour défendre leur point de vue. En particulier sur les normes et les réglements en vigueur ici, qui datent d'une époque révolue et qui ne sont pas au diapason avec ceux des pays fromagers. Les associations de fromagers sont en lien avec le Vermont, très en avance sur le Québec et dont l'Université est d'une aide inestimable. Avec, également, les producteurs de fromages au lait cru des États-Unis.
En attendant, on peut soutenir les fromagers en signant les pétitions qui circulent.

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