mardi 30 octobre 2007

PAS DE QUOI RIRE

Quand on a eu une enfance tartinée à la vraie "vache qui rit", il n'y a plus de quoi rire. Elle n'a pas de rides mais, côté fromage, elle a mal vieilli la vache!
Rubiconde, hilare, les pendants d'oreilles répétant son image à l'infini, la mascote de la Fromagerie Bel se détache, sur fond bleu, sur la couverture d'un petit livre qui lui est consacré: La vache qui rit, sa vie, ses recettes, publié chez Michel Lafon
C'est un beau petit livre, agréable à feuilleter, abondamment illustré, qui raconte l'histoire d'un succès. Un succès commercial. Une histoire qui peut faire réfléchir. Celle d'un fromage né artisanal, devenu industriel, né dans une petite ville et vendu, maintenant, dans le monde entier, fabriqué sous licence à l'étranger.
Mëme si elle ne portait pas encore ce nom, La vache qui rit est née en 1865 dans une petite ville du Jura. Jules Bel faisait, à Lons-le-Saulnier, l'affinage des fomages Comté. Après la guerre de 14-18, son fils Léon comprendra vite l'intérêt d'utiliser une technique mise au point en Suisse pour fabriquer un fromage fondu. La marque est déposée en 1921. La Fromagerie Bel est l'une des premières, en France, à utiliser la publicité. Dès la première heure, elle le fait à grande échelle. Elle continue à le faire. Ce que le livre montre bien.
Mais il manque un chapitre à ce livre. Tout laisse croire que la vache qui rit est toujours faite de fromage Comté, de beurre et de crème, le tout fondu et prêt à tartiner...une vraie crème de gruyère.
Voilà ce que l'on peut lire sur l'étiquette de La vache qui rit fabriquée, sous licence, au Canada: "substances laitières, fromages (lait pasteurisé, substances laitières modifiées, culture bactérienbne, sel, chlorure de calcium, enzyme microbien), phosphate de sodium, sel, acide citrique".
Ce fromage avait de la texture et du goût. Maintenant, il est mou, sans goût, trop salé.
La vache qui rit? Une image publicitaire.

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