vendredi 26 septembre 2008

Chasseurs, à vos couteaux!

GIBIER à poil et à plume- découper, apprêter et cuisiner- Jean-Paul Grappe- Les Éditions de l'Homme/ITHQ

Rien ne discrédite plus la chasse que ces chasseurs qui ne prennent que les parties nobles de l'animal et laissent le reste pourrir sur le terrain. Un animal chassé n'est pas un trophée que l'on arbore sur le capot d'un véhicule. Un chasseur, sachant chassé, ne chasse pas pour raporter un panache ou une descente de lit. On doit respecter l'animal que l'on tue. Les Amédindiens ont ce respect inné.
C'est à table que le chasseur peut rendre hommage à la bête qu'il rapporte du bois ou des marais en lui faisant les honneurs de sa cuisine. D'autant plus, d,ailleurs, que le chasseur est un être privilégié. Il est le seul (avec ses amis s'il a le sens du partage) à pouvoir se régaler de gibier puisque la vente est interdite.
Jean-Paul Grappe, qui n'est pas chasseur, met ses connaissances et son talent de cuisinier au service du gibier à poil et à plume, du plus petit au plus gros, de la bécasse à l'orignal, sans dédaigner ni l'ours, ni le phoque.
Gibier à poil et à plume est un "énorme" livre de 392 pages. En fait, ce sont trois livres réunis sous une même couverture.
Le premier, c'est la présentation de tous ces oiseaux et mammifères que l'on chasse ici ou ailleurs. Chacun a sa carte d'identité (photo, habitat, particularités). Ceux que l'on considère comme du "gibier d'élevage" font partie de cette présentation. La deuxième partie, ce sont les recettes. La troisième partie est technique et englobe aussi bien, les planches de découpes d'une bête, que les techniques culinaires particulières au traitement du gibier ou de la cuisine en général. Un site Web complète cette somme pour aider les chasseurs à bien identifier, sur place, les soins à apporter à la bête. Certaines peuvent être malades et il faut pouvoir le détecter.
Le livre est abondamment illustré. Les recettes sont détaillées et bien illustrées. On pourrait reprocher à ce livre de se manipuler difficilement.

dimanche 21 septembre 2008

RestoNote

O'THYM 1112, de Maisonneuve Est 514 525 3443 - "Apportez votre vin"
www.othym.com

Elle est loin l'époque où le "Apportez votre vin", lancé par certains établissements, avait soulevé l'indignation du secteur de la restauration. De bons restaurants l'appliquent maintenant, des restaurants pas différents des autres du côté cuisine. mais secs...du côté liquide. Certains remplacent la carte des vins par une carte des eaux. Le profit sur une bouteille d'eau n'est pas le même que sur une bouteille de vin, mais il n'est pas négligeable, compte tenu des différences dans l'investissement. La promotion de l'eau du robinet par rapports aux effets, sur l'environnement, de l'embouteillage, changera-t-elle les habitudes de la clientèle?
Est-ce avantageux d'apporter son vin ? Sur l'addition cela se voit. La bouteille que l'on apporte ne coûte que le prix SAQ. On n'ajoute ni les taxes, ni le service, surtout si le restaurant se contente d'ouvrir la bouteille.. Le désagrément c'est de ne pas savoir quoi acheter! Les habitués connaissent la cuisine du restaurant qu'ils fréquentent et peuvent faire un choix éclairé. Dans le cas contraire, on choisit un vin passe-partout. Et c'est dommage. car la qualité de la cuisine mériterait mieux. Quand c'est un groupe de convives ...cela peut devenir cacophonique...et même pour l'ambiance! Téléphoner pour s'informer du menu, peut-être une bonne suggestion.
Est-ce pour réagir au "Apportez votre vin" que les restaurants proposent maintenant "le vin au verre".Cette formule est certainement la mieux adaptée à l'appréciation de la cuisine, chacun choisissant de plat en plat. Et le restaurateur n'est certainement pas perdant.
"Non fumeur" avant le temps, O'Thym est un restaurant où l'on apporte son vin. Et sa cuisine mérite que l'on apporte du bon vin. C'est une bonne cuisine, pas différente de celle des autres bons restaurants.
Elle s'appuie sur des plats de base et intègre des arrivages différents selon le temps. Elle est classique dans sa dénomination et elle joue avec quelques fantaisies. Le saumon peut être "boucané à l'unilatéral" et coiffé d'un "beurre à la fleur d'ail et au basilic", le magret de canard fumé peut se retrouver entre de la roquette et des copeaux de parmesan, le gésier est sagement servi sur une petite salade, le thon rouge est cuit à la perfection...et l'on se demande pourquoi les éleveurs de lapin ont tant de mal, quand on voit ce qu'un cuisinier peut faire avec un râble...Le traitement des légumes de garniture peuvent mériter que l'on en fasse tout un plat! .
O'Thym est un petit restaurant logé dans un espace clair et harmonieusement aménagé, ouvert midi et soir..

vendredi 19 septembre 2008

Crise dans la restauration?

Pour la cinquième édition du Grand dîner de la rentrée. l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec avait mis les petits plats dans les grands, baptisant l'événement "Des étoiles au menu". L'année est particulière. C'est celle du 40è anniversaire de cette maison d'enseignement.
Ce sont les élèves du programme de formation supérieure en cuisine, de retour d'un stage de trois mois en France, qui étaient responsables du menu. En fait, ce n'est pas un menu au sens classique du terme qui faisait l'objet de ce repas. Les treize élèves de ce cours revenaient, chacun, d'un stage dans un établissement "étoilé" Michelin. De ce séjour, ils rapportaient un plat coup de coeur dans leurs bagages de souvenirs et d'apprentissage. Treize plats, en portions de dégustation, furent donc servis, répartis en huit services. Chacun était précédé d'un présentation sur video, de sorte que les convives ont eu l'impression de voyager de Provence, en Bretagne, à Valence, Lourmarin, Montpellier, Amboise, Bordeaux...
Carlos Ferreira, propriétaire du Ferreira Café, avait accepté la présidence d'honneur de cette soirée bénéfice organisée par la Fondation de l'ITHQ.
Au moment de prendre la parole, M. Ferreira n'a pas hésité à parler avec franchise de la situation dans laquelle se trouve la restauration. Elle est grave au point où M. Ferreira affirme que de grands changementss vont se produire dans ce secteur d'activité, au cours des prochaines années. Beaucoup trop de restaurants souligne-t-il (il n'est pas le seul à le dire et, cela, depuis longtemps), une pénurie alarmante de personnel qualifié, sont les points sur lesquels il a insisté. Dans les videos projetées au cours du repas, différents restaurateurs, anciens élèves de l'ITHQ, insistaient sur les mêmes points. La formation, l'école n'est pas la seule à la donner. Il appartient à chacun de la parfaire. Ce n'était ni le temps, ni le lieu pour vider le sujet et savoir pourquoi il y a tant d'abandon des cuisiniers lorsqu'ils arrivent sur le marché du travail.
La réponse ne viendra pas non plus du colloque qui va se tenri à l'UQAM, mais un éclairage pourrait y être donné.Il est ouvert à tous, particulièrement aux professionnels...
Colloque Tourisme, gastronomie et médias- 6 et 7 octobre 2008
www.gastronomieejc2008.uqam.ca

dimanche 14 septembre 2008

Notre fromage quotidien

Les artisans sont les poètes de l'agro-alimentaire. Ce sont eux qui font avancer leur monde...
Les fromagers artisans innovent, prennent des risques. Les industriels les copient. Ou les rachètent. Ces artisans sont les moteurs du développement de cette floraison de fromages, impensable il y a quelques années. Et si l'on recule un peu dans le temps...on pourrait dire que c'est grâce à la chèvre que la vache s'est réveillée. Ce sont ces poètes d'une certaine époque qui ont secouer le monde fromager en créant des fromages de lait de chèvre.
C'est pour cela que:
Si les tests sur les fromages saisis étaient positifs, la situation serait grave, plus ou moins....
Si les tests sont négatifs, la situation est grave...
De toute façon, le mal est fait. La suite? Tout dépend de la manière dont on va réagir. Nous les consommateurs. Eux, les producteurs.
Il faudrait que ce malheur ait quelque chose de bon. Par exemple, que les fromagers artisans pensent à se regrouper. Dans toute cette affaire, on n'entend pas leur voix. Se regrouper pour défendre leurs intérêts (certains l'on fait pour organiser leur mise en marché), mais aussi pour s'entraider.
On pointe du doigt les fromages au lait cru. Pourtant la confiance régnait. Tout semblait bien aller puisque, en juillet dernier, on a assouplit la règle des 60 jours. Le ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation déclarait "Nos artisans seront à même de mettre à profit leur savoir-faire reconnu pour créer une toute nouvelle génération de fromages au lait cru qui répondent aux goûts des consommateurs". (Le Devoir-31 juillet 2008)
Un fromager artisan ne travaille pas à la miaine dans son sous-sol! Il travaille dans un environnement de laboratoire! Il est soumis aux mêmes règles, mêmes contrôles que les industriels. Que l'on renforce les contrôles quant à la salubrité et à l'innocuité, tout le monde est d'accord. Mais qu'on le fasse intelligemment. Surtout, que l'on n'envisage pas de portionner et d'emballer les fromages comme on l'a entendu dire. Ce serait la mort du fromage. Ce serait la mort des vrais fromagers-marchands qui opèrent derrière des comptoirs.
Même si elle est partout et depuis toujours, la listeria n'est pas un monstre à mille têtes. Il doit bien y avoir des moyens simples et efficaces pour la mettre en échec. Elle craint l'eau bouillante. À la découpe, pourquoi ne pas y tremper les couteaux?

Des légumes, encore et toujours

LA CITROUILLE EST UNE LUNE NAUFRAGÉE - Marie-Christine Clément- Albin Michel

En lisant ce livre on peut avoir envie de courir au marché, d'y acheter des poivrons, des tomates, des aubergines pour faire une ratatouille. Pour en faire une grosse chaudronnée et en congeler la moitié, en prévision des mois d'hiver, quand on aura besoin de soleil.
C'est un petit livre que l'on lit par petites bouchées. Par bouchées de légumes...légumes verts et légumes secs, tomates, courges, pommes de terre, etc. Chacun forme un chapitre et un chapitre peut suffire à une lecture. Le style est particulièrement vif, plein d'images, d'évocations historiques ou savoureuses. Un peu trop poétique parfois. Ce n'est pas un livre d'horticulture maraîchère. Ce n'est pas un livre de cuisine. C'est "un petit traité littéraire, poétique, philosophico-gastronomique". Madame Clément est aussi l'auteur de À la table de George Sand, La magie du Chocolat, Colette gourmande...
À laisser traîner. Il est joli. À lire par petites bribes. Pour se mettre en appétit avec esprit. Pourquoi pas!

samedi 13 septembre 2008

Colloque Tourisme, gastronomie et médias

Quels rapports entretiennent la gastronomie et le tourisme? Un colloque qui se déroulera à Montréal, à l'UQAM, les 6 et 7 octobre prochain, exploitera cette thématique en observant ce qui se passe ici et ce qui se passe en France. Sous le thème Tourisme, gastronomie et médias ce colloque est organisé dans le cadre des 21è Entretiens Jacques Cartier.
C'est le troisième thème d'une trilogie amorcée en 2006 sous le titre Capitale touristique, capitale gastronomique et poursuivie l'année suivante sous le thème Terroir, tourisme, gastronomie, Le colloque de cette année mettra l'accent sur le rôle des médias avec des intervenants français et québécois.
Au cours de ces deux journées le sujet sera traité sous quatre thèmes:
Les critiques gastronomiques et vinicoles et leurs impacts directs et indirects sur le tourisme.
Le pouvoir des "guides" gastronomiques et touristiques.
L'impact des émissions culinaires et de télévision sur le tourisme.
La promotion des régions et des villes gastronomiques.
Les Entretiens du Centre Jacques Cartier ont été créés en 1987. Les réunions sont annuelles et se déroulent dans la région Rhone-Alpes et, une année sur quatre, au Québec. Quatre secteurs d'activités font l'objet de colloques: économique, sociopolitique, scientifique et culturel.
Le Festival Montréal en Lumière avec l'UQAM et l'Université Lumière Lyon 2 organise ce colloque Tourisme, gastronomie et médias, auquel le public est invité. Les inscriptions sont reçues à l'adresse http://www.gastronomieejc2008.uqam.ca

vendredi 5 septembre 2008

Festival international de la gastronomie

La troisième édition du Festival international de la gastronomie de Mougins aura lieu du 20 au 22 septembre. Baptisé Les Étoiles de Mougins, ce festival a été lancé en 2006. Cette année, cent cuisiniers "étoilés" venant de tous les horizons se rencontreront dans cette petite ville française célèbre. Des cuisines du terroir aux expressions de la gastronomie moléculaire ,toutes les démonstrations seront offertes.
Diane Tremblay, propriétaire du restaurant Le Privilège, à Chicoutimi est invitée à Mougins. Elle fera deux présentations. L'une, le 20 septembre devant public, l'autre le 22 devant des professionnels. "J'ai imaginé deux bouchées" dit-elle"àapartir de nos produits québécois et je vais amener les dégustateurs à l'expérimentation des contrastes des textures". On connait Diane Tremblay pour son habileté à inviter tous les sens à la dégustation.
Lorsqu'elle décrit "La côte d'agneau marinée à l'érable et à la moutarde de Dijon, chutney aux fruits des bois du Lac Saint-Jean et à la mangue, coiffé d'une tuile à la Tomme Le berger du Fjord"qu'elle présentera, elle précise que "l'odorat sera sollicité par la puissance de la tomme, le goût par l'amertume de l'argouse, le toucher par le moelleux de l'agneau et le croquant de la tuile".
Pour compléter sa présentation dans la mise en valeur du Québec, Diane Tremblay à fait faire deux plateaux qui allient le bois et l'aluminium'
Les Etoiles de Mougins, c,est aussi un grand concours où s'affrontent des cuisiniers professionnels. inscrits depuis le mois de juillet. La finale aura lieu le 22 septembre. Le Festival se terminera par un Souper de Gala au Moulin de Mougins.

mercredi 3 septembre 2008

Réfléchir avant de manger

D'un côté, on multiplie les émissions de cuisine à la télévision, on édite de nombreux livres de recette et, de l'autre, on mange du baloney. D'un côté les "chefs" de la télé nous divertissent et, de l'autre, on confie le soin de nous nourrir à l'industrie alimentaire. Pourquoi, a-t-on laissé à d'autres une responsabilité qui est la nôtre, individuellement.?
On mange pour se nourrir. On se nourrit pour vivre. C'est quotidiennement banal. Mais c'est important!
On demande des aliments nourrissants, sains, faciles d'emploi et...le moins cher possible.
On achète. On consomme. On ferme les yeux.
On nous dit qu'il nous faut des Omega3, des anti-oxydants, des probiotiques, des prébiotiques. Alors, on achète les jus, les laits, les oeufs qui nous en fournissent sans que l'on ait d'effort à faire. Ou de questions à se poser.
Bien sûr, on n'a pas le temps. Pas le temps, surtout, de prendre le temps de réfléchir.
On les appelle charcuteries, parce que ce sont des "chairs cuites" On les appelle aussi "viandes froides". Il faudrait lire les étiquettes!
PAIN DE VIANDE- SIMILI POULET
ingrédients: porc. eau. substances laitières modifiées. produit protéique de soya. farine de blé. fécule de pommes de terre. poudre d'oignon. glutamate monosodique, sucre. fécule de tapioca. érythorbate de sodium. épices. nitrite de sodium.
"Mais quand on n'a pas d'argent"?
Le paquet de 200g, contenant dix tranches de ce "pain de viande": $3.39
Au rayon des oeufs, le prix de la douzaine oscillait entre $2.71 et $3.79.
Un oeuf, c'est 7g de "vraies" protéines. Deux oeufs, c'est l'équivalent de 100g de viande ....Faudrait-il réapprendre à "se faire cuire un oeuf"?